Madame-Rouquine

Mes états d'âme

Vendredi 16 mars 2012 à 21:32

      Il paya, sorti du restaurant et alla faire un tour dans les rues, plein d'une mélancolie de plus en plus délicieuse. Il avait derrière lui sept années de vie avec Tereza et voilà qu'il constatait que ces années étaient plus belles dans le souvenir qu'à l'instant où il les avait vécues.  
       L'amour entre lui et Tereza était certainement beau, mais aussi fatigant: il fallait toujours cacher quelque chose, dissimuler, feindre, réparer, lui remonter le moral, la consoler, lui prouver continuellement qu'il l'aimait, subir les reproches de sa jalousie, de sa souffrance, de ses rêves, se sentir coupable, se justifier et s'excuser. Maintenant, la fatigue avait disparu et il ne restait que la beauté.
       La soirée du samedi commençait ; pour la première fois il se promenait seul dans Zurich et aspirait profondément le parfum de la liberté. L'aventure guettait à chaque coin de rue. L'avenir redevenait un mystère. Il revenait à sa vie de célibataire, cette vie à laquelle il était certain autrefois d'être destiné car c'était la seule où il pouvait être tel qu'il était vraiment.
       Il avait vécu enchaîné à Tereza pendant sept ans et elle avait suivi du regard chacun de ses pas. C'était comme si elle lui avait attaché des boulets aux chevilles. A présent, son pas était soudain plus léger. Il planait presque. Il se trouvait dans l'espace magique de Parménide : il savourait la douce légèreté de l'être.
Par MeL le Samedi 17 mars 2012 à 1:11
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