Madame-Rouquine

Mes états d'âme

Dimanche 18 mars 2012 à 21:22

Je ne veux pas de ta pitié, 
garde ta sympathie.
Tu ne sauveras pas comme ça la noyée
que tu as poussée toi-même au fond du puit.

Vendredi 16 mars 2012 à 21:32

      Il paya, sorti du restaurant et alla faire un tour dans les rues, plein d'une mélancolie de plus en plus délicieuse. Il avait derrière lui sept années de vie avec Tereza et voilà qu'il constatait que ces années étaient plus belles dans le souvenir qu'à l'instant où il les avait vécues.  
       L'amour entre lui et Tereza était certainement beau, mais aussi fatigant: il fallait toujours cacher quelque chose, dissimuler, feindre, réparer, lui remonter le moral, la consoler, lui prouver continuellement qu'il l'aimait, subir les reproches de sa jalousie, de sa souffrance, de ses rêves, se sentir coupable, se justifier et s'excuser. Maintenant, la fatigue avait disparu et il ne restait que la beauté.
       La soirée du samedi commençait ; pour la première fois il se promenait seul dans Zurich et aspirait profondément le parfum de la liberté. L'aventure guettait à chaque coin de rue. L'avenir redevenait un mystère. Il revenait à sa vie de célibataire, cette vie à laquelle il était certain autrefois d'être destiné car c'était la seule où il pouvait être tel qu'il était vraiment.
       Il avait vécu enchaîné à Tereza pendant sept ans et elle avait suivi du regard chacun de ses pas. C'était comme si elle lui avait attaché des boulets aux chevilles. A présent, son pas était soudain plus léger. Il planait presque. Il se trouvait dans l'espace magique de Parménide : il savourait la douce légèreté de l'être.

Jeudi 15 mars 2012 à 22:23

Ce petit coup au coeur & les papillons dans l'estomac 
Quand tu vois quelque chose que tu n'aurais pas voulu voir
& que tu psychotes dessus.

Lundi 12 mars 2012 à 23:22

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C'est sur vous que se déversent mes maux. 

Le lundi c'est le jour du dîner avec ma mère et de la visite chez Monsieur Fred. J'ai du mal de lui parler, depuis deux semaines. Je ne sais pas trop quoi lui dire. Je lui dit que j'aimerais qu'on prenne soin de moi, comme quand j'étais petite, mais que je ne peux pas demander ça à mes amis. Ils ne sont pas là pour ça. Pas là pour soutenir ma douleur, je ne devrais pas leur infliger ça. Je lui aussi parlé de ma difficulté à m'endormir. Il m'a demandé ce que j'appelais "être seule". Je lui ai donné la définition que je t'ai déjà donné. Etre seule, ça veut dire que quand j'ai quelque chose qui m'arrive que j'ai envie de raconter, je n'ai personne vers qui me tourner. Personne qui pense à moi à tout moment de la journée. Il m'a demandé la dernière fois que j'avais été seule. Et effectivement, je ne sais pas. Avant Jules, j'étais chez moi, chez mes parents. Puis avec lui. Je m'enferme dans des "bulles" qui me protègent. Certaines sont bonnes, d'autres pas (comme avec mes pensées enivrantes), d'autres encore sont moitié moitié, comme ma relation avec Jules. Il dit que c'est pour ça que j'écoute quelque chose pour dormir, que je mets du bruit de fond, c'est pour re-créer une bulle. Mais comment on fait ? Sans bulle. Comment on fait pour vivre uniquement avec soi ? Et pour se satisfaire à soi même ? J'ai pas tellement envie de percer ma bulle. J'ai pas envie de me remettre à penser à ça. Je préfère essayer d'éviter d'y penser, d'en parler, ne fut-ce qu'une seconde. Je préfère tout ensevelir six pieds sous terre, loin au fond de mes souvenirs. Même si parfois quelque chose remonte à la surface. Je préfère donner un grand coup de pied dedans & le renvoyer tout au fond du trou. Je ne pleure plus. Mais je suis dans un état de larve. Je ne ressens rien. Je ne sais pas vraiment ce que je préfère. Puis, j'ai envie de contacter le Blond. Mais c'est encore plus idiot. Puis, j'ai envie de contacter A. Je ne lui ai plus vraiment parler depuis l'après-rupture. Période pendant laquelle il a été très présent pour moi, bien qu'il soit le pote de Jules et non vraiment le mien. Il est peut-être même à Berlin pour le moment. Je ne sais pas. Je n'ai pas envie qu'il la rencontre & qu'il la trouve mieux que moi. C'est de l'orgueil mais je m'en fous. Je veux qu'on se dise qu'elle est moins bien que moi et qu'il a vraiment perdu quelque chose. Je veux qu'il souffre. Je veux être en août. Je veux le voir revenir et souffrir ici, souffrir d'avoir été arraché à sa "nouvelle vie" à son illusion de nouvelle vie. Il verra. Que plus personne n'est présent pour lui ici. Qu'il est seul. Que je serai heureuse. Et que lui sera malheureux. Si bien sûr on part de l'opinion qu'il est capable de ressentir  des choses. Je ne regrette absolument pas mon dernier message à son égard. Je ne veux pas être amie avec lui. Je n'y arriverai pas. Et je n'en ai pas envie. Je ne veux pas qu'il pense qu'il me manque, que je ferai tout pour qu'il ait envie de revenir, je ne veux pas qu'il sache que je vais mal. Je veux lui envoyer des sourires et du bonheur à la gueule. C'était peut-être à ça qu'a servi ma "relation" avec le Blond, pour me prouver et lui prouver que je pouvais être heureuse, qu'on pouvait être attiré par moi, que je pouvais être quelqu'un d'autre que sa copine. Même si j'avais commencé à vraiment apprécier le Blond. 

Mais par dessus tout je veux recommencer à rire pour rien et à être insouciante. Je veux recommencer à hésiter sur ma tenue et essayer de me faire belle. Pour quelqu'un. Je veux me sentir belle en marchant au soleil. Je veux me sentir sereine et prendre un bain avec de la mousse, sans penser à rien. Je veux attendre avec impatience une certaine heure. Je veux sourire un recevant un message. Je veux être heureuse.

Lundi 12 mars 2012 à 0:51

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Mais j'ai besoin que quelqu'un me prenne dans ses bras. J'ai besoin de pleurer tout ce qui me reste de larme. J'ai besoin de hurler. De demander pourquoi. De hurler que c'est injuste. De la traiter de tous les noms. J'ai besoin de pleurer sur une épaule. J'ai besoin qu'on me caresse les cheveux et qu'on me berce pour dormir. J'ai besoin d'une voix rassurante. J'ai besoin qu'on me dise que ça va aller, que le futur sera beau, que je suis forte et que je me relèverai. J'ai besoin qu'on me décrive ce futur. Comme le jour de notre rupture, les bras de Laura, sa voix, son inquiétude, sa compréhension. Je suis égoïste, je le sais. Je sais que vous me le dites, que vous le répétez et que vous ne pouvez rien faire de plus. Mais j'ai besoin qu'on s'occupe de moi. J'ai besoin qu'on me laisse dormir, j'ai besoin qu'on m'aide à dormir. J'ai besoin qu'on soit la pour moi. C'est nul, c'est puéril et c'est pitoyable mais c'est comme ça. J'ai besoin de vous. Et j'en suis désolée.

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